Adam Opel (1837 - 1895)

 

Adam Opel est né le 9 mai 1837 au sein d'une famille de trois enfants dont le père, Philipp Wilhelm était le patron d'une entreprise familiale de ferronnerie, à Rüsselsheim, près de Francfort, en Allemagne.
En 1862, après plusieurs séjours à l'étranger, notamment en France où il découvrit la machine à coudre du Français Thimonnier (en 1858), et où il travailla successivement chez deux fabricants de ces toutes nouvelles machines ("Journaux & Leblond" et "Huguenin & Reimann"), le jeune Adam Opel revint s'installer dans sa ville natale pour monter son entreprise, d'abord dans une grange prêtée par son oncle. C'est ici que va commencer la grande histoire de la maison Adam Opel

 

La première machine à coudre d'Opel, fabriquée en 1863

 

 

La grange dans laquelle le jeune Adam Opel construisit sa première machine à coudre

 

 

 

En 1867, Adam Opel acquit un immense terrain en bordure de voie ferrée sur lequel il construisit sa première véritable usine, puis la seconde l'année suivante.

 

 

Adam Opel se maria en 1868 avec Sophie Marie Scheller. Connaissant la langue française, elle lui sera d'une aide précieuse lors de ses futures négociations à Paris. C'est elle qui se chargera de la gestion de l'entreprise.

 

 

En plus des machines à coudre, la jeune entreprise était capable de construire tout autre type de machines, comme une machine pour le bouchage et le cachetage des bouteilles, demandée par l'importante communauté viticole de la région.

A la veille de la Guerre de 1870, Opel fabriqua des machines à confectionner les uniformes militaires.

 

Adam Opel eu cinq fils :

  • Georg Adolf Carl en 1869,
  • Albert Wilhelm en 1871,
  • Heinrich Adam en 1873,
  • Friedrich Franz (Fritz) en 1875,
  • Ludwig en 1880.

 

 

Adam Opel, persuadé du succès des bicyclettes, en commença la fabrication en 1888, avec les encouragements de ses fils.
A cette même époque les aînés commencèrent à contribuer au succès de l'entreprise, notamment en matières de promotion à l'étranger, en remportant par exemple des victoires lors de compétitions cyclistes, sur des bicyclettes... Opel.

 

 

1899 - 1914 : Les premières automobiles

 

Opel système Lutzmann

 

 

La maison Opel du agrandir son usine afin de répondre à la forte croissance des demandes en bicyclettes. La concurrence faisait rage à cette époque en raison de l'engouement de la clientèle de plus en plus nombreuse, et il devint impératif pour les frères Opel de se diversifier. Ils s'intéressaient de près à l'automobile.

En 1898, Wilhelm et Fritz, lors d'une course automobile, firent la connaissance d'un petit fabricant de Dessau, dénommé Friedrich Lutzmann. Sophie Opel, d'abord réticente envers l'automobile, bruyante et polluante, donna son accord pour une coopération avec Lutzmann. Opel racheta le terrain et l'atelier de Lutzmann et pris en charge le développement. Friedrich Lutzmann restera 2 ans au poste de directeur de production, et partira avec un confortable capital.

Opel-Patent-Motorwagen
moteur monocylindre horizontal
1 545 cm3 (alésage: 122mm, course: 132mm)
3,5 ch à 650 trs/mn
vitesse maxi : 20 Km/h.
(au volant : Heinrich Opel)

Au printemps 1899, sortit de l'usine la première automobile à système Lutzmann.

 

 

Opel-Darracq

 

En 1900, les ventes grimpèrent, mais les frères Opel étaient conscients que la fabrication de leurs automobiles ne pouvait pas s'adapter à la grande série. Opel accusait là un retard par rapport à ses concurrents français et rompit le contrat signé avec Lutzmann pour s'associer avec le français Alexandre Darrracq, après avoir assuré l'exclusivité de la vente des véhicules du constructeur français sur le marché allemand. Les chaînes de fabrication Darracq furent installées à Rüsselsheim, à l'exception de celle des châssis, toujours construits en France, puis expédiés en Allemagne.
Les frères Opel appliquèrent la même méthode, rodée depuis des années, que pour la production des machines à coudre ou des bicyclettes : fabrication de qualité au plus bas coût et plus grande production possible.
En 1902, la première Opel-Darracq vit le jour, une
9 PS. Il s'agissait d'un châssis Darracq surmonté d'une carrosserie Opel.

 

Les motocyclettes

 

 

Opel a fabriqué des motocyclettes à partir de 1901, pour arrêter, dans un premier temps en 1907.

 

La première Opel

 

En 1902, après avoir adapté leur savoir-faire à ce premier modèle, les frères Opel construisirent leur première automobile à part entière : une 10/12 PS à deux cylindres. Il s'agit de la toute première automobile Opel. A partir de ces deux modèles, toute une gamme d'automobiles sera proposée jusqu'en 1906.

 

En 1903, deux nouveaux modèles vinrent s'ajouter aux deux premiers :
- une Opel-Darracq à quatre cylindres, la
16/18 PS
- et une Opel à quatre cylindres également, la
20/24 PS, dérivée d'une version à 2 cylindres, la 12/14 PS. Les moteurs Opel présentaient les caractéristiques suivantes : soupapes latérales commandées par arbre à cames, pompe à huile rotative entraînée par le moteur, ventilateur et allumage par batterie.

 

 

En 1903 et 1904, les Opel-Darracq remportèrent plusieurs courses à bord d'engins parfois fabriqués à partir des modèles de série.
La Grande Course Automobile Internationale de Francfort et les compétitions de Semmering et Exelberg furent le théâtre de plusieurs victoires Opel.

 

En 1904, Opel lança sur le marché un nouveau modèle à quatre cylindres : l'Opel-Darracq 30/32 PS (4 cylindres, 4,7 litres, 32 ch). Il s'agissait du premier modèle Opel équipé d'un double allumage et de freins à mâchoires, et non plus à ruban.

En 1905, le succès de ces automobiles et la qualité des moteurs Opel ont convaincu le constructeur à les exporter en France. Alexandre Darracq construisit ensuite ces moteurs sous licence.

 

Encouragés par le succès des voitures de luxe, les frères Opel lancèrent en 1905 les 16/18 PS (4 cylindres, 3,1 litres, 18 ch) et 35/40 PS (4 cylindres, 6,8 litres, 40 ch). L'année suivante, en 1906, apparaissaient les 45/50 PS (4 cylindres, 8 litres) et la 25/30 PS. Les prix oscillaient entre 11 000 et 22 000 Marks.

 

 

Opel-Darracq 16/18 PS (60 Km/h)

 

 

En 1906, les frères Opel rompirent prématurément le contrat avec Alexandre Darracq, persuadés qu'ils détenaient désormais la clé du secret de l'automobile.

 

En 1907, L'Empereur Guillaume II se fournit en automobiles chez Opel.
Le constructeur de Rüsselsheim construit également des camions et camionnettes (une quarantaine d'unités par an).

 

Opel 25/30 PS

 

En 1909, les frères Opel d'abord attirés par les voitures de luxe et de sport, se penchèrent sur un nouveau modèle, plus populaire : la 4/8 PS, appelée la "Doktorwagen".

 

Opel Doktorwagen
4 cylindres, 1 029 cm3, 8ch, 50 km/h

 

Production par année :

  • 1903 :178 véhicules
  • 1904 : 244
  • 1906 : 518
  • 1907 : 478
  • 1908 : 500
  • 1909 : 798

 

En août 1911, un gigantesque incendie ravage la partie ancienne des usines Opel, les ateliers de fabrications des machines à coudres.

Or peu avant, Opel avait projeté l'arrêt de cette activité à la millionième unité. Il en manquait douze pour atteindre ce chiffre symbolique, et les ouvriers n'ont pas pas manqué de récupérer dans les décombres les éléments nécessaires pour parvenir à cette finalité.

 

Depuis 1898, Wilhelm Opel se rendait régulièrement à Detroit pour observer les constructeurs américains, notamment Henry Ford avec qui il entretenait des rapports.

La production de 19 000 Ford T impressionnait Opel.

En 1909, les frères Opel décidèrent de diminuer le nombre de modèles différents en fabrication, et de standardiser au maximum les pièces afin de les rendre universelles.

 

A la veille de la première Guerre mondiale, Opel s'était hissé au premier rang des constructeurs automobiles allemands avec une production de 3 335 véhicules en 1914.